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Richesse : qu’est-ce que c’est ?

Activé 2 juin 2023 - 8 minutes de lecture
Richesse

Que ce soit pour une personne, un ménage ou un pays, la richesse compte parmi les principaux objectifs. Pour de nombreux particuliers, la richesse nécessite généralement des revenus confortables et la constitution d’un patrimoine (immobilier, etc.). Toutefois, il faut savoir que la définition de la richesse n’est pas toujours le même d’une personne à une autre.

Dans l’histoire de l’humanité, philosophes et économistes ont toujours essayé de lui trouver une explication. Souvent, comme nous l’avons dit précédemment, la fortune et la possession d’un ensemble de patrimoine ou de biens matériels sont considérées comme des richesses. D’autres lui donnent une valeur beaucoup moins tangible. C’est ce que nous allons essayer de comprendre à travers les différents courants de pensées qui sont apparues au fil des années.

La richesse selon les mercantilistes

Au XVIè et au XVIIè siècle, le pouvoir d’un pays et, par conséquent, sa richesse était mesurée en fonction de la quantité de métaux précieux en sa possession. Ce concept a été élaboré par les économistes mercantilistes. Cela s’explique par le contexte de l’époque. Le système bancaire, et le système financier en général, n’était pas encore très développé. La richesse servait à financer les guerres pour conquérir de nouveaux territoires et le niveau de vie de la monarchie. Les dirigeants déployaient plusieurs types de moyens pour devenir riches et rendre leur pays riche.

Il y avait certes les recettes fiscales intérieures. Mais il était surtout question de commerce extérieur en échange de métaux précieux comme l’or et l’argent. Ainsi, plus un pays en avait, plus il était considéré comme riche. Il en était de même pour sa population. Ceux possédant de l’or ou autre pierres précieuses étaient considérés comme riches.

Depuis plusieurs siècles, de nombreux pays font la course à la recherche d’or et d’argent pour amasser de la richesse et être considérés comme des pays riches. C’était le cas notamment de l’Espagne. Les économistes pensaient donc que cet État allait devenir très riche et très prospère du fait de sa quête. Or, après Philippe II (1527-1598), le pays avait connu une période de déclin important, malgré l’importante quantité d’or et donc la « richesse » qu’il a amassé. Cet évènement a donc naturellement remis en question la théorie mercantiliste qui mesure la richesse à la quantité de métaux précieux.

La richesse selon les physiocrates

Les physiocrates pensaient différemment des mercantilistes qui mettaient en exergue le rôle étatique dans l’accumulation de fortune en métaux précieux. Pour eux, seule la nature offre l’abondance et donc la richesse.

En effet, après le déclin de l’Espagne, un autre pays s’est distingué par sa richesse au XVIIIe siècle. C’était la France dont la particularité était le développement de son secteur agricole. À l’époque, sa population était constituée à 90% voire 95% de paysans. Les économistes physiocrates en ont donc déduit que la richesse d’un pays et le développement de son économie dépendaient en grande partie de l’essor de son agriculture.

Le plus grand défenseur et meneur de ce courant de pensée en économie était François Quesnay (1694 – 1774). Il s’est surtout développé à partir de la France. Il contestait l’idée de l’État « roi » et prônait le pouvoir de la nature dans la création d’argent et de richesse. Sa définition de la richesse a pourtant été mise à mal avec, plus tard, l’émergence du développement économique anglais qui supplantait la France. En cette période, l’agriculture en Angleterre n’était pourtant pas si développée, pourtant le pays était particulièrement « riche ».

La richesse selon les économistes classiques

À la fin du XVIIIe siècle, l’industrialisation s’est beaucoup développée en Angleterre. Les économistes se sont donc penchés sur les revenus du travail qui n’avaient jamais été pris en ligne de compte auparavant, dans les différentes définitions de la richesse.

En 1776, l’auteur Adam Smith, fondateur du libéralisme, avait écrit un livre intitulé « la richesse des nations ». Il y décrivait notamment un ordre naturel : libre d’entreprendre, libre concurrence et libre échange. Il expliquait en quoi cette liberté était profitable au développement personnel, et comment les richesses individuelles bénéficiaient à l’intérêt général. Ce livre, fortement demandé en librairie, est réputé pour sa clarté sur les économies politiques ou « econ pol ».

Ce fut le début du mouvement capitaliste. Pour lutter contre la pauvreté, les entrepreneurs se fédéraient pour créer des sociétés en mettant leur argent en commun. Les entreprises vont ensuite se lancer dans une production souvent industrielle. C’est le fruit de ce travail qui était considéré comme créateur de richesse.

Au début du XIXe siècle, la pensée libérale a pris forme. Pour qu’une nation soit puissante et riche, il fallait donc laisser à tout un chacun la liberté de chercher son profit personnel. La richesse de la population conduit à la progression de l’ensemble de la société.

Comment se calcule la richesse avec le P.I.B. ?

Aujourd’hui, le capitalisme libéral est toujours le système appliqué dans la majorité des pays du monde. C’est l’activité de chaque personne, de chaque entreprise, qui va dégager de la richesse et permettre à un pays de vivre dans l’abondance.

Pour calculer sa valeur, il faut chercher à déterminer le Produit intérieur brut de chaque État.  Cet indicateur fait ressortir la valeur ajoutée, c’est-à-dire la création de richesse, d’une année. Pour les sociétés marchandes, il s’agit de la marge entre le chiffre d’affaires dégagé et le coût direct de production. Il existe également une V.A. dégagée par les activités non marchandes. Nous prendrons comme exemple les heures d’enseignements dans l’administration publique. Plus un pays a un PIB élevé, plus son économie se développe et plus il accumule des richesses.

Ce mode de pensée, notamment cette définition de la richesse, trouve en revanche un grand nombre de détracteurs. Il est considéré comme trop restrictif, car il ne prend pas en compte un certains facteurs qui doivent être considérés pour évaluer avec précision la richesse d’un pays.

C’est le sujet du livre de l’auteur Dominique Meda, diffusé sur Cairn.info, une librairie web. Il liste ce qu’il faut considérer en dehors du taux de croissance et du PIB. Il fait par exemple entrer la notion de qualité de l’environnement ou l’accès à l’éducation dans la notion de richesse.

D’autres spécialistes en économie ont introduit d’autres indicateurs comme le BNB (Bonheur national brut) pour évaluer les richesse accumulées par un pays. Parmi les dernières tendances, l’Organisation des Nations Unies a développé le concept d’Indice de Richesse Inclusive. Ce dernier regroupe les actifs naturels, physiques et humains comme les différents types de richesses d’un pays.

Conclusion

Les récentes crises sanitaires et économiques ont mis en exergue les lacunes de nos modes de vie actuels. Plusieurs compagnies ont même fait faillite, et beaucoup de personnes sont tombées sous le seuil de pauvreté. La course à l’abondance et à la richesse purement matérielle est fortement remise en question. Le changement climatique et les débuts des pénuries alimentaires nous imposent de réagir rapidement face à la dégradation des ressources naturelles. Ces dernières sont, en effet, fortement exploitées, voire à outrance, pour augmenter toujours et développer continuellement la richesse d’un pays. Il devient alors impératif de rechercher l’équilibre entre les possessions matérielles, et le niveau de vie de chaque personne, mais également de chaque ménage, pour qu’un pays puisse devenir réellement riche. En d’autres termes, la notion de richesse ne se limite plus au développement et au niveau de l’économie d’un pays, ainsi qu’à l’aspect purement financier, mais prend en considération le côté humain.

Pascal

Pascal est un conseiller en création d’entreprise. Il accompagne les entrepreneurs dans l’optique de garantir la viabilité de leur projet et le bon développement de leur structure professionnelle. Il analyse la faisabilité de chaque projet de création d’entreprise, aide l’entrepreneur dans le choix du statut juridique et dans celui des partenaires financiers.