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Les différentes méthodes pour estimer la valeur d’une entreprise

Activé 10 août 2022 - 9 minutes de lecture
valeur d'une entreprise

Il semble impossible de parler d’une introduction en bourse, d’une levée de fond ou même d’une cession sans mentionner le mot valorisation. Un bon nombre d’entrepreneurs se demandent s’ils connaissent la valeur exacte de leur société. Comment faire pour évaluer une entreprise ? Quelles sont les différentes manières de la valoriser ? Nous allons répondre à ces questions dans cet article.

Qu’est-ce qu’une valorisation d’une entreprise ?

Une entreprise représente toute unité institutionnelle destinée à produire des biens et services pour le marché. Par conséquent, évaluer une entreprise est d’estimer sa valeur sur le segment. Une estimation parfaite prend en considération toutes les données historiques, mais également des perspectives financières. Même si le chiffre d’affaires dans le passé pouvait être très important, il pourra aussi baisser considérablement à l’avenir. Ainsi, l’évaluation à l’aide des données futures peut tenir compte tout risque de détérioration de votre société.

Pour rappel, les données utilisées dans l’évaluation incluent souvent des hypothèses non prouvées. De plus, la valeur d’une entité est rarement égale à son prix de vente. Ce dernier se détermine généralement en fonction de l’offre et la demande. D’une règle générale, une valorisation s’emploie dans deux contextes différents. Il s’agit :

  • Contexte de vente : la valorisation détient la base de toute négociation dans le cadre d’une vente. En fait, elle permet à un entrepreneur de connaître la vraie valeur de sa société.
  • Contexte de levée de fond : tout investisseur inclus dans le capital se doit de comprendre la valeur exacte de l’entreprise avant d’investir. Ce dernier tend à réaliser des plus-values sur leurs investissements en achetant une partie des titres de l’établissement. En effet, il doit estimer le montant de l’action à acquérir. Cela permettra de savoir si la plus-value peut être réalisée ou non.

La valeur nette ajustée pour valoriser l’entreprise en vertu de l’approche patrimoniale

Cette approche a pour objectif d’évaluer la valeur de l’entreprise. Sur la base du bilan comptable le plus récent de l’entreprise, il convient de revoir tous les postes d’actif et de passif. Il est aussi préférable de les analyser et d’apporter les corrections nécessaires. En effet, cela permet d’avoir une image la plus fidèle possible de la réalité économique du bilan.

L’évaluation patrimoniale représente une méthode traditionnelle la plus rapide et la plus facile à réaliser. Il s’agit de déterminer la valeur d’une entreprise en fonction des actifs possédés moins ses passifs. Le mode de calcul se base généralement sur les comptes annuels des trois années précédentes.

Tout ce qui concerne les postes d’actif net corrigé

Les immobilisations corporelles doivent être réévaluées à leur valeur de marché plutôt qu’à leur valeur comptable. La valorisation des stocks se révèle en fonction des règles d’évaluation, des modes de gestion interne, des conditions technico-économiques du produit, etc.

Dans de nombreux cas, les stocks peuvent être sous-évalués ou surévalués. Les créances commerciales seront soigneusement examinées. Elles seront acquittées ou diminuées des dettes impayées en tenant compte des délais de paiement accordés. Cela concerne aussi les retards de paiement, des crédits douteux et des créances définitivement perdues.

Dans des situations particulières, certains avantages de l’entreprise sont valorisés comme la disponibilité de son propre réseau de distribution. Cela concerne aussi l’accès à un véritable savoir-faire interne, etc.

Seule la trésorerie disponible ne cause aucun problème d’interprétation. En fait, elle sera prise en compte dans le montant affiché au bilan. Les titres de placement s’évaluent également par rapport à leur valeur comptable dans la majorité des cas. Cependant, si la valeur marchande de certaines actions s’effondre, vous devez vous préparer à subir une dépréciation.

Les postes de passifs corrigés constituent

Estimer la valeur d’une entreprise inclut toutes les dettes à court, moyen et long terme dues au moment de la cession. Tout repreneur se doit de vérifier l’exactitude de la dette financière et fournisseur figurant dans le bilan comptable.

En outre, le nouveau propriétaire passe au crible des clauses. À titre d’exemple, l’entreprise prévoit-elle les versements des droits de congés pour l’exercice en cours, d’éventuelles indemnités de départ/fin de carrière ? Tout cela peut en réalité être un véritable piège pour l’acquéreur.

Ces retraitements sont parfois bons pour le vendeur, surtout quand le terrain est réévalué pour tenir compte de sa valeur marchande. Tout comme ils peuvent être aussi mauvais pour celui-ci quand la valeur des stocks baisse en raison d’une dépréciation.

Nous avons tendance à nous éloigner des techniques de valorisation basées sur l’actif net au profit des approches plus prospectives. Cette dernière ne considère pas les patrimoines de l’entreprise, mais plutôt de sa capacité à engendrer des bénéfices et générer de la trésorerie.

L’évaluation se détermine par un multiple de résultat pour valoriser une société à travers sa rentabilité

Les résultats identifiés comme référence

Certains experts reposent leur calcul sur le bénéfice net. Cette approche a l’avantage de la simplicité, mais peut être faussée par des charges et des profits particuliers. D’autres se focalisent sur les résultats opérationnels globaux ou les résultats courants (résultat opérationnel + résultat financier).

De nombreux comptables basent leur calcul sur la marge brute d’autofinancement, ou encore sur le standard anglo-saxon bien connu qui est l’EBIT (earning before interest and tax). C’est-à-dire, le résultat net vient après les frais financiers, un élément exceptionnel et impôt sur les sociétés. Il est également possible de faire le calcul grâce à l’EBITDA (earning before interest, tax, depreciation and amortization). Là encore, nous nous référons aux performances de l’exercice précédent, aux prévisions de l’année en cours. Il en va de même pour les résultats moyens sur plusieurs exercices en fonction de la situation.

Le facteur multiplicateur

Quant au coefficient multiplicateur, il dépend principalement du secteur d’activité. Ce dernier est considéré comme plus risqué, plus le multiplicateur s’affaiblit. Surtout, une entreprise vaut plus si elle détient un fort potentiel de croissance.

Il faut utiliser la méthode du multiplicateur avec prudence, en particulier avec une large gamme de multiples. Assurez-vous de choisir la base d’évaluation correspondant au mieux à vos intérêts. Si le résultat final est moins excellent, pourtant ceux du passé étaient meilleurs, vous devez estimer la valeur de l’entreprise basée sur la moyenne des trois dernières années.

À l’inverse, si le résultat évolue régulièrement depuis quelque temps, le bénéfice de référence est pris en compte comme le profit de l’exercice précédent, ou mieux, la prévision de l’année en cours.

L’évaluation par un flux de trésorerie prévisionnel pour valoriser une entreprise

Comment calculer le cash-flow ou les flux de trésorerie ?

Les pratiques varient d’un expert à l’autre. Beaucoup d’entre eux semblent d’accord sur une même méthode de calcul :

Cash-flow généré au cours d’un exercice = (les résultats d’exploitation nets d’impôt + dotations aux amortissements + provisions) — (amortissement d’exploitation + augmentation du besoin en fonds de roulement + investissement)

Les prédictions de ces flux dans le temps

Le calcul prédictif de l’évolution des flux de trésorerie dans le temps s’avère plus difficile à mettre en œuvre. Le vendeur et l’acquéreur doivent estimer conjointement les résultats d’exploitation futurs, les amortissements et les provisions et les BFR de l’entreprise.

La plupart des startups dans le monde sont acquises par de grandes sociétés utilisant cette tactique. La motivation de leur achat est donc le potentiel de croissance future de l’établissement. Prenons le cas du rachat de WhatsApp par le groupe Meta (anciennement Facebook à l’époque) à titre d’exemple.

De plus, la reprise d’une société par un cessionnaire peut amener un associé à vendre ses parts. Il peut s’agir des actions d’une société anonyme (SA), d’une société à responsabilité limitée (SARL). Si l’associé nouvellement acquis du cessionnaire souhaite quitter l’entité, il est en mesure de proposer de racheter sa ou ses parts sociales.

Il faut valoriser le stock ou calculer la valeur financière d’une action.

Qu’est-ce que le goodwill ?

Les acheteurs ont souvent tendance à penser que les actifs se cantonnent aux biens corporels inscrits au bilan. Le Goodwill se définit comme un produit immatériel issu des compétences, de la culture, de la réputation et de la clientèle d’une entreprise. À cela s’ajoute la valeur nette révisée pour estimer la valeur de la société.

Le calcul du goodwill s’obtient par la différence entre les bénéfices futurs prévisionnels et les profits attribuables normaux. Ce dernier se base sur le taux d’intérêt normal du marché, soit calculé sur la rentabilité de l’entreprise. Le montant obtenu est capitalisé à un taux de valorisation composé des taux d’intérêt du marché, des primes de risques investisseur et des primes de liquidité.

Conclusion

Il n’y a pas de méthode unique pour estimer la valeur d’une entreprise. Chaque approche donne une vision de la société en fonction de sa taille, de son secteur d’activité, de sa rentabilité et de ses perspectives de croissance. Vous avez maintenant toutes les clés pour procéder au calcul de la valeur estimée de votre établissement. Elles s’utilisent au cas par cas.

Pascal

Pascal est un conseiller en création d’entreprise. Il accompagne les entrepreneurs dans l’optique de garantir la viabilité de leur projet et le bon développement de leur structure professionnelle. Il analyse la faisabilité de chaque projet de création d’entreprise, aide l’entrepreneur dans le choix du statut juridique et dans celui des partenaires financiers.